vendredi 16 février 2018

 Mayotte, l'or dure!


Chaque jour, je passe, je m'arrête un instant, je te regarde. Serein, confortablement installé, tu te remplis et te vide à perpétuité. Tu te remplis, te remplis, te remplis, tu dégueules, affalé, éventré, tu exhibes tes tripes, ivre au soleil, purulent, tu me fais saliver l'arrière de la langue.
 Pluie en trombe, la boue te disloque

--Hydrochorie?
--Sans nul doute


 et je suis un peu triste d'ailleurs quand il ne reste que tes miettes, comme si je pouvais t'oublier. Ce vide se plaint sans trop attendre.
Je l'aime cet envers. Il abrite, il nourrit, il apaise. Il est source, les vies dansent à Mayotte! A chaque petits coins des rues, ça grouille, ça s'agite, ça pullule. Aussi bruyamment que l'accouplement des chauve-souris géantes, aussi silencieusement qu'au détour d'un sommet à or dur.
Ici, les instants de paix naissent dans les tas des lieux.
  


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